• Il y a quelques semaines, avec des amis, nous avons eu l'occasion de discuter de (zhé), briser, casser.

    Une main tenant une hache (jīn) (voir l'article Étymologie - du 09/02/14), pourquoi cela signifie-t-il briser, casser ? cela pourrait signifier tant d'autres choses.

    En réalité, la main est une erreur.

    En ossécaille, s'écrit Étymologie - 折, c'est-à-dire de l'herbe coupée en deux par une hache.

    J'ai trouvé une autre forme Étymologie - 折, c'est-à-dire une hache coupant un arbre Étymologie - 折 en deux. C'est plus réaliste. L'herbe est donc peut-être une erreur.

    Voir , une hache en train d'abattre un arbre Étymologie - 折 (voir l'article Étymologie - du 09/02/14).

    En bronze, on a de l'herbe Étymologie - 折 en tout cas. La déformation continue pour devenir une main en sigillaire Étymologie - 折. Le moderne vient de l'écriture des scribes 隶书 Étymologie - 折.

    Voici trois variantes assez récentes montrant que ne s'écrivait pas avec une main : Étymologie - 折

    Les deux petits traits horizontaux du 3e caractère ci-dessus accentuent la coupure. Le petit trait unique du 2e est une simplification non officielle.


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  • Cette année, la Fête des Voisins aura lieu le vendredi 23 mai. Des villes chinoises organisent également une fête, certaines depuis dix ans.

    Voyons le système de voisinage du temps des (Zhou), en nous basant sur 周礼 (Zhou li) , les Rites des Zhou.

    Organisation des / (xiāng), ici campagne proche, à moins de 100 lis de la capitale

    • 5 (jiā, famille) = 1 (bì, proche, voir Les amis sont chers)
    • 5 = 1 (lǘ, allée protégée par une porte, d'où la racine porte )
    • 5 = 1 (zú)
    • 5 = 1 (dǎng)
    • 5 = 1 (zhōu)
    • 5 = 1 (xiāng)

    Organisation des (suì), ici campagne lointaine, entre 100 et 200 lis de la capitale

    • 5 = 1 (lín)
    • 5 = 1 (lǐ)
    • 4 = 1 (zàn)
    • 5 = 1 (bǐ)
    • 5 = 1 (xiàn)
    • 5 = 1 (suì)

    Tout cela pour dire que beaucoup de termes de voisinage remontent à ce système : 邻人、邻里、邻伍、乡里、比邻.

    De nos jours, les voisins se disent 邻居 (línjū).

    Il y a aussi un terme relatif aux voisins immédiats, c'est 隔壁 (gébì), littéralement de l'autre côté du mur. Les Cantonais disent plutôt 隔篱 (mandarin gélí), ou 隔篱邻舍 (mandarin gélí línshè), voisins de l'autre côté de la haie.

    Dans l'article Le cantonais, nous avons parlé de mouettes dans un vers du poème 客至 (Ke zhi) du poète Tang 杜甫 (Du Fu). Ce même poème se termine par 肯与邻翁相对饮,隔篱呼取尽余杯, si tu veux boire avec le voisin, je l'appelle à travers la haie pour qu'il vienne finir quelques verres.

    Un poème Song de 苏轼 (Su Shi) dit 隔篱不唤邻翁饮,抱瓮须防吏部来, si tu n'invites pas le voisin à boire, fais attention que l'ivrogne ne s'invite à ta beuverie (allusion à un Ministre du Personnel soûlard de la dynastie Jin).

    Quant à 邻舍 (línshè), 后汉书 (Hou Han Shu) par exemple parle de 邻舍比里. Il y a beaucoup de 邻舍 dans les poèmes Tang. C'est considéré comme du dialecte de nos jours.


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  • Nous allons parler de quelques accessoires nécessaires pour le traditionnel nettoyage de printemps.

    Le balai s'écrit (zhǒu). La forme ossécaille représente des branches d'arbre ficelées. Le trait horizontal du bronze pourrait être un système pour poser le balai. La main et le tissu du sigillaire sont des déformations.

    Nettoyage de printemps

    Dans les oracles cependant, est emprunté pour signifier 婦/妇 (fù), femme.

    (qí), pronom personnel ou adjectif possessif, était à l'origine une pelle. D'après le bronze et le sigillaire, la partie inférieure est un support. Depuis l'emprunt de , on a créé (jī) pour la pelle, par l'ajout d'une racine sémantique bambou (zhú).

    Pour le balayage, Shuowen a (sǎo), avec une terre (tǔ) sémantique. La terre est remplacée plus tard par une main , donnant 掃/扫 que nous connaissons aujourd'hui.

    Shuowen a aussi le caractère 糞/粪 (fèn) qui signifiait balayer. Dans la forme ossécaille, il s'agit de deux mains poussant une pelle pour ramasser des ordures [1]. Dans le sigillaire, les trois points qui représentaient des ordures étaient déformés en une sorte de (mǐ), grains de riz.

    Pour montrer à quel point est déformé par rapport au sigillaire, nous avons mis aussi 棄/弃 (qì), abandonner [2]. Le sigillaire rappelle l'origine commune de et de .

    Dans 晏子春秋 (Yanzi Chun Qiu) des Royaumes Combattants, nous avons le passage 公令人洒改席 (gōng lìng rén fèn sǎ gǎi xí), le duc fait nettoyer le lieu et dresser à nouveau la table.

    Dans 礼记 (Liji), Le Livre des Rites, un passage fait la recommandation suivante : 凡为长者之礼,必加帚于箕上,以袂拘而退;其尘不及长者,以自乡而扱之, rite de balayage en présence d'un aîné, mettre d'abord le balai au-dessus de la pelle, recouvrir avec la manche et balayer en reculant ; pour que la poussière n'atteigne pas l'aîné, il faut la ramasser vers soi.

    Nous avons insisté sur pour son sens originel de balayer. De balayage d'ordures, cependant, il a évolué très vite vers excréments. Le riz qui est apparu dans le caractère y est vraisemblablement pour quelque chose.

    [1] Dans , le champ (tián) était une pelle déformée. En perdant celle-ci dans la simplification, signifie donc ramasser des ordures à la main. Nettoyage de printemps

    [2] Plus précisément, 棄/弃 est l'abandon d'un nourrisson. Certains auteurs pensent que, lors de l'évolution du matriarcat vers le patriarcat, l'on abandonnait le premier-né parce que la paternité serait douteuse.

    Le roi demandait l'avis de Mozi sur la coutume de cette tribu cannibale, au sud de Chu, qui consiste à manger et à offrir à manger le premier-né au chef contre des récompenses. Mozi répond que c'est pareil dans les coutumes chinoises, on tue bien le père (en l'envoyant mourir sur un champ de bataille) puis on récompense le fils, quelle différence y a-t-il avec celui qui mange le fils et récompense le père ?

    Selon la légende, 后稷 (Hou Ji), le fondateur des Zhou, a été abandonné à sa naissance. C'est pour cela qu'il s'appelait .


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  • (zuì), le plus, sert à introduire le superlatif : 最好 (zuìhào), le meilleur ou le mieux ; 最大 (zuìdà), le plus grand. Comme nom, il signifie le meilleur, l'extrême : 世界之最 (shìjiè zhī zuì), le(s) meilleur(s) du monde.

    J'ignore comment s'affiche sur votre ordinateur, chers amis lecteurs, et vais donc le donner sous forme d'images. La forme traditionnelle est Superlatif 最, avec comme racine (jiōng). En chinois simplifié, on écrit Superlatif 最, où le est remplacé par une racine (yuē), mais c'est une variante qui existe depuis de très nombreux siècles déjà.

    Pourquoi signifie-t-il le plus ? Shuowen l'explique comme prendre le risque pour prendre (). Il semble qu'il y a une confusion avec la définition du caractère précédent. Tentons néanmoins une interprétation basée là-dessus.

    Prendre le risque pour prendre quoi ? L'oreille gauche des ennemis. C'est le sens originel de , comme nous l'avons vu dans l'article Les cinq sens - l'ouïe. Le mérite d'un guerrier était proportionnel au nombre d'oreilles prises.

    Au 10e siècle, 徐锴 (Xu Kai) a dit qu'en termes de mérite militaire, le plus grand était , le plus petit était 殿 (diàn).

    Effectivement, 殿军 (diànjūn) était l'arrière-garde d'une armée. Par extension, il désignait le dernier candidat reçu dans une compétition. De nos jours, 殿军 est le quatrième gagnant d'une compétition.

    殿最 désignait l'ensemble des mérites, du plus petit au plus grand, en vue d'évaluation. Cela s'étend aux mérites autres que militaires.

    Malgré l'expression 殿最, a évolué vers le plus depuis au moins les Royaumes Combattants.


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  • Nous n'avons pas l'intention de nous spécialiser sur le cantonais. Mais, après l'article Grammaticalisation de , disons quand même quelques mots sur le en cantonais.

    (tiān) signifie ciel, l'extension à jour semble assez tardive. Dans les textes classiques comme en cantonais actuel, jour se dit .

    Voyons dans les textes classiques quelques mots qui sont encore en usage en cantonais. Pour le mandarin, remplacer par .

    (rì), jour

    • 礼记 (Liji), Le Livre des Rites : 三日 (sānrì), trois jours.

    日日 (rìrì), chaque jour

    • 礼记 (Liji), Le Livre des Rites : 茍日新,日日新 (gǒu rì xīn, rìrì xīn), si vous pouvez vous rénover un jour, alors rénovez-vous chaque jour.
    • 杜甫 (Du Fu, poète Tang), poème 客至 (ke zhi) : 但见群鸥日日来 (dàn jiàn qún ōu rìrì lái), on voit des bandes de mouettes venir chaque jour.

    (měirì), chaque jour

    • 左传 (Zuozhuan), Le Livre des Commentaires de Maître Zuo : 每日,必适华氏,食公子而后归 (měirì, bì shì huà shì, sì [1] gōngzǐ érhòu guī), chaque jour, ils vont chez Hua, vérifient que leur fils mange bien avant de rentrer.

    [1] se prononce shí au sens moderne de manger, et au sens classique de nourrir. Ne pas traduire 食公子 par manger leur fils !

    今日 (jīnrì), aujourd'hui

    • 孟子 (Menzi), Li Lou II : 今日之事 (jīnrì zhī shì), l'affaire d'aujourd'hui.

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