Dans la première partie, nous avons vu les anciennes grandes heures 大时 (12 par jour), ainsi que les heures actuelles 小时 (24 par jour).

L'heure est subdivisée en 刻 (kè, graduation, quart d'heure).

刻 signifie d'abord graduation. Du temps des horloges à eau, ou klepshydres [1], un mécanisme à eau faisait bouger un flotteur devant des graduations pour indiquer l'heure.

Reconstitution dans les Tours de la Cloche et du Tambour de Beijing (source) :

À la dynastie Shang, il y a plus de 3000 ans, les journées étaient divisées en 100 graduations. Comme 100 n'est pas divisible par 12 [grandes heures], on a adopté plusieurs systèmes au cours des siècles : 120, 180, 96 (6e siècle), 108, pour finir à nouveau avec 96 graduations début Qing.

Nous avons bien, depuis environ 350 ans : une graduation (刻) = 24h : 96 = un quart de nos heures.

Notons que, dans le langage courant, 刻, ou en tout cas sa moitié 半刻 (bànkè), représente un laps de temps très court. Par exemple 他半刻也不肯停下 (tā bànkè yě bùkěn tíngxià), il ne veut même pas s'arrêter un moment.

Machine de Su Song (1020-1101), avec la roue hydraulique à l'étage du bas :

[1] Je ne connais pas de mots relatifs à l'eau qui s'écrivent ydr sans h : hydraulique, hydrogène, déshydraté, anhydre... Je ne vois donc pas pourquoi les horloges à eau, machines voleuses d'eau, sont appelées klepsydres et non klepshydres.

(À suivre)

NB. Le présent article était initialement publié le 19/09/13 sur http://shangdaer.blogspot.fr/.