Nous vous proposons de voir aujourd'hui certains caractères relatifs à l'ouverture et à la fermeture des portes.

Sans surprise, la porte 門/门 (mén) représente les deux battants d'une porte :

關/关 était une pièce de bois horizontale destinée à bloquer une porte. Sur bronze, il y avait une variante avec une sorte de 串 (chuàn) à l'intérieur de 門, c'est-à-dire l'équivalent de  (caractère créé de toutes pièces pour le présent article). Ce 串 schématise le système de fermeture, tout comme le  moderne.

Citons un exemple de 关 utilisée pour bloquer une porte avant de signifier fermer. Dans 聊斋 (Liaozhai), une satire de la société Qing sous forme de contes fantastiques peuplés de fantômes et de renardes ensorceleuses, nous avons le passage suivant. Une nuit, un lettré entend frapper à la fenêtre. Il retire alors le 关 pour sortir voir. Coucou, c'est la renarde !

关 se généralise aussi à un poste frontière. Mais, quand on arrivait à prendre une ville fortifiée, on disait 斩关 (zhǎnguān), briser la planche 关.

On a créé plus tard 閂/闩 (shuān) qui a l'avantage d'être suggestif.

La pièce verticale est 楗 (jiàn), qu'on écrit aussi 鍵/键.

Pour 閉/闭 (bì), ce n'est pas très clair. C'est une pièce verticale d'après une source. Mais 礼记 (Liji), Le Livre des Rites, dit qu'il faut penser à 修键闭, réviser 键 et 闭, c'est donc qu'il considère que 闭 est horizontal. Le bronze nous fournit sans doute un indice utile, puisque le composant intérieur n'est ni vertical ni horizontal, mais une croix, donc les deux.

開/开 (kāi), ouvrir, représente deux mains en train de soulever le 关 pour ouvrir une porte. C'est très clair dans la forme dite ancienne signalée par Shuowen.

De nos jours, les pièces de bois 关 et 楗/键 ont évolué vers un système de serrure et de clé 钥匙 (yàoshi) ou, en dialecte, 锁匙 (suǒchí).

Il faut noter que 关键 devient aussi une clé, mais au sens figuré, c'est par exemple la clé d'un problème ; 关键词 (guānjiàncí) désigne un mot-clé.