Le printemps 春 (chūn), en ossécaille, se compose d'herbe(s), d'un soleil, et d'un 屯 (tún) à la fois sémantique et phonétique. Sur certaines variantes, l'herbe est remplacée par le bois, herbe et bois étant en effet interchangeables dans les formes anciennes. Le soleil peut être absent.

屯 lui-même est l'image d'une jeune pousse qui sort de la terre.

On pense que 屯 était la forme originelle de 春. L'herbe et le soleil renforceront l'image de la pousse printanière.

春 a des variantes du genre , ressemblant davantage à de jeunes pousses.

春 s'écrivait donc 萅, ou même 旾 en simplifiant l'herbe. C'est avec le style des scribes qu'il a pris la forme actuelle.

Le printemps symbolise la vie. 妙手回春 (miào shǒu huí chūn) s'applique à un excellent médecin qui ramène un malade à la vie.

一年之计在于春 (yī nián zhi jì zài yú chūn), l'année se prépare dès le printemps [1], a dit 萧绎 (Xiao Yi), un roi Liang du 6e siècle. Et pourtant, toutes les générations de cancres savent par expérience que 春天不是读书天 (chūn tiān bú shì dú shū tiān), le printemps n'est pas la saison des études.

Le printemps, c'est la montée de la sève, la saison de l'amour :

• 怀春 (huái chūn), rêver d'amour. Le Livre des Odes a le vers suivant : 有女怀春 (yǒu nǚ huái chūn), une jeune fille rêve d'amour.
• 卖春 (mài chūn), faire le commerce du « printemps ».

Suivant l'énergétique chinoise, le printemps est associé au bois pour l'élément, au vert pour la couleur, au foie pour l'organe, à la colère pour l'émotion, à l'Est pour l'orientation.

À propos de l'amour printanier, je vous propose une énigme pour terminer : 春雨绵绵妻独宿 (chūn yǔ mián mián qī dú sù), l'épouse (妻) dort seule (独宿) une nuit de pluie printanière (春雨) ininterrompue (绵绵). Il s'agit de trouver un caractère chinois.

[1] La suite est 一日之计在于晨 (yī rì zhi jì zài yú chén), la journée se prépare dès le matin.